Accident de voiture : Que faire étape par étape ?

Un accident de voiture est une situation traumatisante et stressante, quelle que soit sa gravité. Face au choc, à l'incertitude et aux démarches administratives, il est facile de se sentir dépassé. Pourtant, connaître les bons réflexes et les étapes à suivre est crucial pour garantir votre sécurité, celle des autres, et faciliter la gestion de l'incident avec les assurances. Ce guide détaillé vous accompagnera pas à pas, de la gestion immédiate sur les lieux de l'accident aux démarches ultérieures.
Les premières minutes : Sécuriser les lieux et évaluer la situation
La priorité absolue après un accident est la sécurité. Chaque seconde compte pour prévenir un sur-accident et protéger les personnes impliquées.
1. Protéger et alerter : Le réflexe P.A.S.
Protéger : Sécurisez les lieux de l'accident. Allumez vos feux de détresse, enfilez votre gilet jaune et placez le triangle de signalisation à une distance suffisante (au moins 30 mètres) pour avertir les autres conducteurs. Si possible et sans danger, déplacez les véhicules sur le bas-côté pour libérer la voie.
Alerter : Appelez immédiatement les services d'urgence.
17 (Police) ou 112 (Numéro d'urgence européen) en cas de blessés, de désaccord entre les parties, de délit de fuite, ou si l'accident obstrue la circulation.
18 (Pompiers) ou 15 (SAMU) si des blessures sont visibles ou si des personnes sont incarcérées dans les véhicules.
Décrivez précisément la localisation, le nombre de véhicules impliqués et la présence éventuelle de blessés.
Secourir : N'intervenez auprès des blessés que si vous êtes formé aux premiers secours. Dans le cas contraire, rassurez-les, couvrez-les et ne les déplacez jamais. Attendez l'arrivée des professionnels.
2.Évaluer les dommages et recueillir les premières informations
Une fois la sécurité assurée, observez la scène. Prenez des photos de l'ensemble des véhicules impliqués sous différents angles, des dommages apparents, de l'environnement (signalisation, état de la route, traces de freinage) et de la position finale des véhicules. Ces éléments seront précieux pour les assurances.
Le constat amiable : Un document essentiel
Le constat amiable est la pierre angulaire de la gestion d'un accident matériel. Il permet de décrire les circonstances de l'accident et les dommages subis par les véhicules.
1. Remplir le constat avec soin
● Parties impliquées : Remplissez les informations concernant les conducteurs, les véhicules (immatriculation, marque, modèle) et les compagnies d'assurance de chaque partie.
● Circonstances de l'accident : Cochez les cases correspondant à la situation. Soyez le plus précis possible. Un croquis clair est également indispensable. Il doit représenter la position des véhicules avant et après l'impact, le sens de circulation, les panneaux de signalisation, etc.
● Observations : Si vous n'êtes pas d'accord sur un point, ou si vous avez des précisions à apporter, utilisez la section "Mes observations". N'hésitez pas à y mentionner si l'autre partie refuse de signer ou si elle conteste des éléments.
● Signature : Chaque partie doit signer le constat. Ne signez jamais un constat avec lequel vous n'êtes pas entièrement d'accord. La signature vaut acceptation des faits décrits.
2. Éléments à ne pas oublier lors du remplissage
● Témoins : Notez les coordonnées (nom, prénom, numéro de téléphone) de tout témoin de l'accident. Leur témoignage peut être crucial en cas de désaccord.
● Dommages corporels : Mentionnez toute douleur, même légère, si vous ou un passager en ressentez. Il est toujours possible de les signaler plus tard, mais il est préférable de le faire dès le constat.
● Police/Gendarmerie : Si les forces de l'ordre sont intervenues, notez le numéro du procès-verbal ou de la main courante qu'ils ont établie.

Après l'accident : Les démarches administratives
Une fois le constat amiable rempli et les lieux quittés, les démarches administratives commencent.
1. Déclarer l'accident à votre assurance
Vous disposez généralement de cinq jours ouvrés pour déclarer l'accident à votre assureur. Transmettez-lui l'original du constat amiable (le volet "Assuré"). Vous pouvez le faire par courrier recommandé avec accusé de réception, en ligne via votre espace client, ou en vous déplaçant en agence.


2. Suivre le dossier et l'expertise
● Expertise : Votre assureur désignera un expert automobile pour évaluer les dommages de votre véhicule et déterminer le coût des réparations. Prenez rendez-vous rapidement.
● Offre d'indemnisation : Suite à l'expertise, l'assurance vous fera une offre d'indemnisation basée sur le rapport de l'expert. Si vous êtes d'accord avec l'offre, les réparations pourront être engagées.
● Véhicule économiquement irréparable (VEI) ou techniquement irréparable (TIR) : Si les coûts de réparation dépassent la valeur du véhicule, ou s'il est jugé irréparable, l'assurance proposera une indemnisation pour l'achat d'un nouveau véhicule.

3. Gérer les blessures : Le volet corporel
Si vous avez subi des blessures, même mineures, consultez un médecin rapidement et conservez tous les justificatifs (certificats médicaux, ordonnances, arrêts de travail). Transmettez ces documents à votre assurance. Un médecin expert pourra être désigné pour évaluer le préjudice corporel et déterminer l'indemnisation.

Précautions et conseils supplémentaires

● Ne reconnaissez jamais votre tort sur-le-champ : Laissez les faits parler sur le constat. C'est à l'assurance de déterminer les responsabilités.
● Conservez tous les documents : Copie du constat, photos, rapports d'expertise, justificatifs médicaux, correspondances avec l'assurance... tout est important.
● Vérifiez votre contrat d'assurance : Connaissez vos garanties (tous risques, tiers, etc.) et les franchises applicables.
● Assurance protection juridique : Si votre contrat inclut une garantie protection juridique, elle peut vous être d'une grande aide pour vous conseiller et vous accompagner dans les démarches, surtout en cas de litige.